Impacts des polluants atmosphériques sur la santé | Nuisances

Impacts des polluants atmosphériques sur la santé

 

Principaux impacts sur la  santé causés par les polluants atmosphériques liés à l’activité aéroportuaire

 
En guise de préliminaire, et sur la base d’OFEV  (2016), Kim  (2015) et OMS  (2014), les principaux impacts  sur  la  santé  induits  par  les  polluants  atmosphériques  émis  sur  les  sites  aéroportuaires (listés ci-dessus) seront très succinctement1 résumés dans le chapitre qui va suivre. 
Suite  à  ce  survol,  les  conclusions  principales  des  analyses  propres  à  des  EIS  portant  sur  les aéroports  seront présentées de manière plus approfondie, afin de  saisir  tout d’abord l’intensité (concentrations),  la  localisation  et  les sources  majeures  de  la  présence  de  ces  polluants environnementaux spécifiques sur les site aéroportuaires et enfin leurs potentielles incidences en matière d’impacts sur la santé.
 
NO2 – Dioxyde d’azote
 
  • provoque et aggrave les maladies des voies respiratoires ;
  • irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau ;
  • principaux agents responsables de la formation de pluies acides et d'aérosols secondaires (poussières  fines  ou  nitrates  – précurseurs  PM2.5  et O3  notamment  – en  présence  de rayons ultraviolets) impactant les systèmes respiratoire et cardiovasculaire.
PM10, PM2.5 et PM0.1 – particules fines et ultrafines
 
  • sont corrélées avec de graves impacts sur les systèmes respiratoire et cardiovasculaire, y compris avec une augmentation des risques de cancer et de mortalité prématurée ;
  • portent atteinte à la santé des personnes, via la chaîne alimentaire, par les métaux lourds et les dioxines et furanes contenus dans les poussières ;
  • plus  leur taille est  petite,  plus  elles sont  capables  de  pénétrer  dans  le  système respiratoire,  entraînant  notamment  le  blocage  des  interfaces  gaz-sang  dans  les poumons ;
  • ont une  incidence  sanitaire même à  faible  concentration ;  aucun  seuil  n’a  été  identifié au-dessous duquel les particules fines n’affecteraient en rien la santé ;

en  résumé :  les  particules  en  suspension semblent  avoir  plus  d'effets  sur  la  santé  que tout autre polluant. 

NB :  sulfates,  nitrates  et  suie/noir  de  carbone  sont  des  précurseurs  importants  de poussières  fines,  notamment  de  PM2.5  et  particules  ultrafines  en  ce  qui  concerne  ce dernier. Sulfates et nitrates peuvent pénétrer profondément dans le système respiratoire et  interagir avec  d'autres  produits  chimiques  pour  former  des  composés  nocifs dans le corps (p. ex. acides).
 
SO2 – Dioxyde de souffre
 
  • irritant  pour  les  yeux,  les  voies  respiratoires (bronchites  chroniques,  sensibilité  accrue aux potentielles infections pulmonaires et crises d'asthme notamment) la peau, et même les matériaux ;
  • effets  sur  la  santé  apparaissant  déjà  à  des  concentrations  beaucoup  plus  basses qu’imaginé jusqu’alors ;
  • précurseur important  dans  la  formation  de  pluies  acides  et  d'aérosols  secondaires sulfatés (notamment : poussières fines et impacts sanitaires y liés).             
Note 1 Nous renvoyons le lecteur à WHO (2006)  www.who.int/mediacentre/factsheets/fs313/fr  pour un aperçu plus approfondi des différentes implications sur la santé liées à ces polluants. EIS_GA, 6 / 25
 
O3 – Ozone
  • parmi les oxydants et gaz irritants les plus puissants ;
  • particulièrement nocif pour les  tissus humains, animaux et végétaux, ainsi que pour les matériaux ;
  • peut irriter les muqueuses des voies respiratoires, causer une gêne thoracique et réduire la capacité pulmonaire ;
  • aggrave  tout  particulièrement  les  symptômes  respiratoires  chez  la  population  sensible (p.ex.  les  asthmatiques et  les  personnes  ayant  une  maladie  pulmonaire  obstructive chronique) et débouche sur une augmentation des cas d’hospitalisation et de mortalité prématurée ;
  • souvent émis indirectement  par les  sources  de  pollution  (précurseurs  type NOx et  COV notamment, en réaction avec les rayons du soleil).
 
CO – Monoxyde de carbone
 
  • toxique par inhalation pour l'homme et les animaux à sang chaud ;
  • participe à la formation d'ozone dans la troposphère libre ;
  • peut causer divers dommages physiologiques en déplaçant l'oxygène dans le sang ;
  • à des concentrations élevées : vertiges, perte de connaissance et mort ;
  • à des  concentrations  basses  (telles  que  connues  dans  les  milieux  urbains) :  risques d'infarctus  du  myocarde  (crises  cardiaques)  ou  autres  péjorations  chez  les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires ;
  • en partie responsable de l'effet de serre  (potentiel d'effet de serre supérieur à celui du CO2).
 
Pb – Plomb 
 
  • affecte la formation du sang et le développement des enfants ;
  • s'accumule dans la chaîne alimentaire ;
  • peut provoquer de graves dommages neurologiques.
 
HAP – Hydrocarbures aromatiques polycycliques
 
  • en  concentrations  élevées,  provoquent des  effets  aigus  sur  les  yeux,  les  voies respiratoires et le système nerveux central ;
  • reconnus  (notamment  dans le  cas  du  benzo[a]pyrène)  comme mutagènes – impliquant notamment des malformations congénitales) et cancérigènes (notamment leucémie) ;
  • produits  d’une  combustion  incomplète,  les  HAPs  collent  aux  particules  solides (notamment suie).
 
COV – Composés organiques volatiles 
 
  • comprennent des composés non toxiques tout autant que hautement toxiques ;
  • effets sur la santé dépendant des espèces spécifiques (cf. benzène, toluène, xylène, 1,3-butadiène), ainsi  que  la  durée  d'exposition, mais  certains effets à  court  terme  incluent notamment des maux de  tête, des nausées, des maux ORL  (gorge/yeux/nez), alors que les effets à long terme peuvent être cancérigènes ;
  • certains  COV contribuent  dans  une large mesure à la  destruction  de la  couche  d'ozone stratosphérique (induisant de potentiels effets cancérigènes)
  • précurseurs,  en  lien  avec  oxydes  d’azote, de  la  formation  de  photo-oxydants (O3 notamment) ;

NB :  les concentrations  intérieures  de  COV  sont  généralement  plus  élevées  que  les concentrations en plein air (jusqu'à 10 fois),  sous-ensemble  des  COVs  concernant  particulièrement  les  enjeux  de  qualité  de  l’air aéroportuaire, les aldéhydes & cétones provoquent notamment de fortes irritations des yeux  et  des  voies respiratoires ;  une  exposition  chronique  peut  affecter  le  système EIS_GA 7 / 25 nerveux et favoriser le cancer. (On mentionnera ici, parmi les aldéhydes, le formaldéhyde, l'acroléine et de l'acétaldéhyde ; et parmi les cétones, l'acétone et l'acétophénone.)

 
PCDD et PCDF – Dioxines et furanes 
 
  • très toxiques et cancérigènes pour l'homme et les animaux (y c. pour les embryons) ;
  • en plus de l'exposition par ingestion d'aliments contenant ces composés, les expositions par inhalation peuvent affaiblir système immunitaire, causer des dommages au foie et à la  peau  (érosions cutanées),  favoriser  les  tumeurs,  provoquer  des  malformations congénitales  et  porter  atteinte  à  la  reproduction  et  à  l'évolution  génétique  chez  les hommes et les animaux (perturbateurs endocriniens) ;
  • bioaccumulant ;  s'accumulent  dans  la  chaîne  alimentaire  et  se  retrouvent notamment dans le lait maternel.

 

Source :  Rapport final, chapitre 1.1.3, ATCR, Octobre 2016, http://www.atcr-aig.com/documentation/

http://www.atcr-aig.com/uploads/Docs_pdf/divers/EIS_GA_RAPPORT%20FINAL_SANS%20ANNEXES_Octobre2016.pdf